Martizik 2011, entre rave et réalité.

Il est des voyages qui changent sinon une vie au moins la perception qu’on peut avoir de la sienne. Invité en avril dernier par mes amis azuréens à couvrir le Festival Martizik, dernière de leurs créations (ils sont déjà responsables des Plages Electroniques de Cannes, mais aussi de l’écrasante majorité des évènements notables dans l’aire sud-est), je me suis vu quitter la cité phocéenne pour, au fil du vent, atterrir à Fort-de-France. Pas seul, non, l’escouade de journalistes conviés par le festival – et plus précisément par le Comité Départemental du Tourisme martiniquais, qu’ils soient ici remerciés de leur prévenance et de leur chaleureux accueil – avait fière allure. De loin nous ressemblions aux Village People, un peu blancs pour certains mais le soleil local allait avoir raison de cet état de faits en moins de temps qu’il n’en faut pour engloutir une bière Lorraine au bord de l’eau sous 35°.

lorraine

Si la découverte des innombrables joyaux culinaires et éthyliques de l’ile a mobilisé une bonne partie de notre énergie, l’objet de notre présence sur cet incroyable lopin de terre était toute autre. La musique, oui messieurs dames, la musique.

Et pour ce plan là, nous étions servis avec une programmation proprement renversante considérant le point du globe sur lequel nous avions posé le pied. Yuksek, Missill, Ben Westbeech, Jahcoozi.. pour ne citer que les plus connus, étaient tous conviés à l’electropi-bal qui se déroulait dans le club Med de Ste Anne.

Un décor de clip américain pour un line up racé et un public venu en masse, oui je sais que ça fait rêver mais rien ne vous empêche de booker dès aujourd’hui vos billets pour l’an prochain, les gars. Savant mélange entre musique carribéenne, électronique des îles et références internationales, le plateau de Martizik offrait à la fois l’occasion aux insulaires de profiter d’artistes n’ayant eu la chance de se produire chez eux, et aux métropolitains (plus nombreux qu’on peut l’imaginer, certains avaient fait le chemin pour le festival uniquement mais d’autres étaient déjà en vacances sur place à ce moment là) de faire la fête dans un cadre que le paradis peut envier à cette langue de terre perdue au milieu des flots.

Si la première nuit a tenu toutes ses promesses en rassemblant une foule bariolée et très clairement décidée à faire la fête sous les palmiers, la gueule de bois fût rude tant pour les organisateurs que pour les festivaliers. Phénomène plutôt rare mais assurément destructeur, l’ondée tropicale ne survient que par surprise et ce matin là, le ciel – peut être dérangé par la folie festive de la veille – s’est décidé à faire couler de violentes trombes d’eau sur l’ensemble du site, brisant menu tout espoir de voir se dérouler la fin du festival.

Une déconvenue rageante tant la qualité de ce qui avait été vu lors de la première soirée appelait une réplique au moins aussi sympathique le lendemain. Le coeur gros tous les organisateurs et une partie du public ont donc trouvé une microsolution de repli dans un des bars de Sainte Anne, pour une soirée de bric, de broc mais surtout d’amour, où tous les festivaliers présents ont donné  de leur personnes jusqu’à tard dans la nuit, bravant la météo d’un “à l’année prochaine!” que tous pensions très fort.

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NB : Mes remerciements les plus chaleureux et toute mon amitié à la grande et belle équipe d’organisateurs / explorateurs, au premier rang desquels le carré magique : Ben, Yan, David et Gaby. A bientôt!